

Melissa Ansel





Divers
rue des Glands 74
Si Mélissa Ansel n’existait pas, il faudrait l’inventer ! Mécène caméléonne secrète et évanescente, grande gouroute de cérémonies desquelles elle s’absente, (à moins qu’elle ne soit parmi nous parfois, sous les ailes d’un bicorne ou d’une grosse moustache), Mélissa Ansel est une galeriste sans égo et de nos jours croyez-moi, c’est aussi rare qu’un tableau de bord en ronce de noyer. Chez elle, rien n’est résolu, tout est suggéré. Et les créateur.ices nomades, les lutin.es orphelin.es dont elle admire le travail et le tempérament sont bien au chaud, nichés depuis cinq ans dans l’écrin élégant de la bien nommée, rue des Glands… Iconique, quantique et phosphorescente, Mélissa Ansel sait que la distance crée le manque, que le désir s’y accroit. L’époque a besoin de mystère. Aussi, elle laisse flotter derrière elle une empreinte fatale, une volute légère, un rire tonitruant, une silhouette désinvolte et confie les clés du palais à Valérie Lenders, enthousiaste électronne libre qui diffuse et extrapole généreusement la pensée Anselienne : traquer l’épiphanie, le partage et la grâce. Chez cette fée imparfaite, nous autres sa famille choisie, complices indociles et chanceux, guillerets équilibristes, on asticote, on furète, on s’encourage, on respire, on rit, on danse, on vrille, on abonde, on rouspète. On boit des vins de Loire, les vins qui rendent heureux, on se moque de la gloire, on demeure audacieux, on garde bel espoir d’un monde merveilleux… Cécile Maistre-Chabrol
AGATHE DUPEROU joue avec les codes du médium céramique, le matériau de l’origine du modelage faisant exploser la forme par la réinvention de la fonction : l’inventivité plastique s’accompagne au glissement sémantique et on y devine une présence perturbatrice mais quelque peu rassurante. Corporéité énigmatique où les assignations de sens sont détournées : les écrans et les miroirs ne reflètent plus l’image du monde ou la nôtre, ils sont appelés à être autre, quelque chose d’organique, voué à charger et changer notre regard, car cet objet-chose qu’aucune fonction n’épuise se réclame porteur d’un paysage intérieur vivant qui demeure insaisissable. par Rosanna Gangemi. Sabine Voglaire Ce travail prolonge la vie des matériaux et des objets par un enchaînement de gestes et d’actions. Il interroge leur potentiel de transformation et d’évocation, après avoir traversé différentes strates de construction, d’association, d’assemblage, de réparation, de dislocation… Les techniques ne sont jamais figées : il s’agit d’inventer ou de redécouvrir des gestes en lien avec chaque situation, chaque matériau, chaque moment, en maintenant le curseur sur l’expérimentation de leurs résistances et de leurs limites. Peu à peu, un lien se tisse au fil du processus, jusqu’à ce que la pièce trouve sa forme propre - parfois fragile, parfois provisoire. La question de la pérennité ne conditionne pas le travail ; elle n’en est ni le moteur, ni la finalité. L’instabilité, la métamorphose, et parfois même le démantèlement ne sont pas perçus comme des fragilités à éviter, mais comme des dimensions constitutives du processus. Elles résonnent avec l’incertitude et les mutations de notre époque, en contraste avec l’obsession contemporaine de la maîtrise et du contrôle. La terre occupe une place récurrente dans cette démarche. Travaillée crue, gorgée d’eau, elle se présente sous une forme instable et transitoire. Elle enveloppe, relie, se mêle à d’autres matériaux. Elle peut se fissurer, s’effriter, se déliter au gré des métamorphoses. Elle n’est jamais cuite, ce qui accentue sa vitalité au fil du temps.